Stop au gaspillage alimentaire !
Stop au gaspillage alimentaire !
Réduire le gaspillage alimentaire est devenu un des enjeux majeurs de notre société. Fléau économique, écologique et éthique, il concerne de près tous les acteurs de la chaîne alimentaire. Depuis l’agriculteur jusqu’au consommateur, chacun de nous a un rôle à jouer.
Le gaspillage alimentaire coûte cher et pas seulement financièrement
D’après l’Organisation des Nations Unies pour l’Agriculture et l’Alimentation (FAO)*, 41.200kg de nourritures consommables sont jetés toutes les secondes dans le monde, soit 1,3 milliard de tonnes par an !
A lui seul, le gaspillage alimentaire est responsable de 8% des gaz à effet de serre. S’il était un pays, il serait le troisième émetteur derrière les Etats-Unis et la Chine. Il consomme aussi l’équivalent de 250km³ d’eau chaque année et occupe inutilement 1,4 milliard d’hectares de terre soit 30% des terres agricoles mondiales.
Au-delà des questions écologiques et économiques, c’est notre sens moral que ce gaspillage vient titiller. En 2019, 1 personne sur 8 souffre encore de la faim et dans un pays comme le nôtre 15% de la population survit sous le seuil de pauvreté. Soulever le couvercle de notre poubelle wallonne et y compter 16% d’aliments encore consommables* a de quoi nous faire culpabiliser. D’après le FAO, il suffirait pourtant de redistribuer seulement le quart de la production alimentaire excédentaire pour résoudre le problème de la faim dans le monde.
Qu’appelle-t-on exactement “gaspillage alimentaire” ?
Le FAO le définit comme étant la quantité d’aliments sains et initialement produits pour la consommation humaine qui est jetée ou détournée vers une utilisation non alimentaire pour l’homme. Détourner des produits destinés aux humains vers les animaux pour éviter de les jeter est donc aussi considéré comme du gaspillage.
Les produits qui occupent le haut du panier gaspi sont les fruits et légumes (taux de perte = 45%), viennent ensuite dans l’ordre : les produits de la mer, les céréales, les viandes, les produits laitiers puis les oléagineux.
En route vers le zéro gaspi ?
A l’heure où de plus en plus de citoyens s’engagent vers le zéro déchet, la lutte contre le gaspillage alimentaire est engagée. Recettes sans déchets, appli pour acheter à bas prix les invendus des commerces, frigos de rue, potagers ouverts, tout est bon pour en venir à bout !
Les agriculteurs ont un rôle difficile mais essentiel à jouer
Si les consommateurs font, petit à petit, leur part de colibri, c’est à sa racine que le problème doit être pris. Heureusement, là aussi, les mentalités évoluent.
Toutefois, il faut se rendre à l’évidence, le phénomène est multifactoriel. Les invendus agricoles varient d’une année à l’autre en fonction des récoltes et des prix sur les marchés mondiaux. Les déséquilibres entre l’offre capricieuse et la demande parfois imprévisible posent problèmes, particulièrement pour les produits délicats à conserver. A cela s’ajoutent les crises conjoncturelles, les changements de législation, etc.
Heureusement, l’évolution du matériel et des infrastructures a déjà permis de faire un grand pas en réduisant fortement les pertes liées au transport. Reste maintenant à remettre en question certains critères de l’industrie agro-alimentaire qui favorisent la mise en décharge. Citons par exemple le calibrage des fruits et légumes ou encore les dates de péremption souvent trop strictes qui obligent à jeter des produits parfaitement sains.
Bien entendu, le changement de cap passe aussi par l’encouragement par les pouvoirs publics :
- de la consommation de produits locaux et de saison
- des filières courtes
- des donneries et du glanage
Recycler est-ce moins gaspiller ?
Si le recyclage est évidemment à encourager, il ne doit venir qu’en seconde intention. Il est heureux de constater que bon nombre d’agriculteurs valorisent leurs excédents dans l’alimentation animale, la bio-méthanisation ou la fertilisation des sols. C’est mieux que de jeter purement et simplement évidemment ! Attention toutefois, le recyclage n’est pas pris en compte dans l’objectif Wallon* de réduire de 30% le gaspillage alimentaire.
En effet, la priorité doit être donnée à la prévention ainsi qu’à la récupération pour l’alimentation humaine. Ceci, dans le but de mettre fin à ce cercle vicieux qui met en péril tout notre environnement.
Ce sont donc les échelons supérieurs de l’échelle de Moerman* qui doivent être privilégiés, à savoir la réduction à la source, les dons alimentaires et la retransformation pour l’alimentation humaine.
Et l’Horeca dans tout ça ?
Un autre secteur clé pour sensibiliser et lutter contre le gaspillage alimentaire est l’Horeca. Chaque restaurateur sait que réduire le volume de ses poubelles lui permet d’augmenter sa marge. Pas toujours facile lorsque les appétits varient d’un client à l’autre et qu’il peut être mal perçu de diminuer les portions. Une alternative gagnant-gagnant est d’encourager l’usage des doggybags, joliment renommés par le Ministre Di Antonio “Rest-O-Pack”. Ils permettent de profiter 2 fois d’un délicieux repas.
La Foire de Libramont engagée depuis 2016
Si le thème du gaspillage alimentaire a été largement débattu lors de la Foire de 2016, pas question pour nous de nous arrêter là. Conscientiser, trouver des solutions et montrer, autant que possible, l’exemple fait, plus que jamais, partie de notre mission.
Comme actions déjà en place, citons la charte de non-gaspillage pour tous nos prestataires Horeca et la biométhanisation des déchets restant en partenariat avec l’AIVE. Qu’on se le dise : être reconnue comme foire “verte” éco-responsable est un de nos objectifs!
*Sources :
- FAO – Food wastage footprint – Impact on natural ressources, FAO 2013.
- SPWDGO3 – Etude de la composition des ordures ménagères en région wallonne en 2009- 2010
- AIVE – Échelle de Moerman
- La Lutte Contre le Gaspillage Alimentaire c’est l’affaire de tous ! L. Servais, awé asbl, V. Op de Beeck, Collège des Producteurs (chargée de mission « gaspillage alimentaire ») et M. Carlier et M. Denijs , Diversiferm – Awenet.be